Las dos aranhos

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Las dos aranhos

Dos aranhos se crousèguen un joun à la porto d’uno glèiso. L’uno, que sourlissio ande sas telos sul col, diguèc à l’autro: M’en bau d’assi; m’èro boutado dins un recantou que cresio pla siaut, mè le sacristan escroumbabo cado joun è me despalhabo tout cop l’oustal. Mè boutègui alabets dins un cournet de las orgos ; me gaïto-me aqui que le brutch è le bent m’en an sourtit. M’en bau cerca deforo un endreit pus tranquile. E tu, perque dintros, doucos ?

— O, ieu, èro dins un bièl oustal; abio fièlat la telo sus un saumiè ount èron penjadis uno doutjens de salcissots. Mè un gatas gourmant, que les sentissio, m’estrissoulabo gairobe cado  joun la telo. Alabets qualqus m’a ensinhat dins la glèiso un endreit pla siaudet ount sirè pos jamès embaranado : le trounc des paures. Aqui in pos cap de rambalh; s’i bouto pas res pus.

ADELIN MOULIS.

Traduction

Deux araignées se rencontrèrent un jour à la porte, d’une église. L’une, qui sortait avec ses toiles sur le dos, dit à l’autre:

 — Je m’en vais d’ici; je m’étais mise dans un coin que je croyais bien tranquille, mais le sacristain balayait chaque jour et me démolissait chaque fois ma maison. Je me mis alors dans le cornet des orgues; mais voilà que le bruit et le vent m’en ont chassée. Je m’en vais chercher dehors un endroit plus tranquille Et toi, pourquoi tu rentres, donc ?

 — Oh, moi, j’étais dans une vieille maison; j’avais filé la toile sur une poutre où étaient accrochés une douzaine de saucissons; Mais un gros chat gourmet, qui les flairait, me brisait presque chaque jour la toile. Alors quelqu’un m’a indiqué dans l’église un endroit bien tranquille où je ne serais jamais importunée : le tronc des pauvres. Là il n’y a aucun bruit; on n’y met plus rien

 

Pour information :

Adelin Moulis (1896-1996)

Poète, historien, folkloriste, grand défenseur de la langue d’Oc, Adelin Moulis est né le 20 juin 1896 au Hameau de Fauché, commune de Fougax et Barrineuf (Ariège). Conteur et auteur de poésies en langue d’oc, il fut élu majoral du Félibrige en 1968. Membre de l’École des Pyrénées2, il fut dix fois lauréat de ses Jeux Floraux. Parmi ses nombreux travaux sur la langue d’oc, il collecte des contes traditionnels en occitan, publiés en édition bilingue. Parmi ses ouvrages il faut noter le Dictionnaire biographique et généalogique des Ariégeois, édité en 2001.

 

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