Les chansons françaises pendant la guerre de 1914-1918

Classé dans : Conférences | 1

Mardi 7 novembre Geneviève FARRET a fait un exposé sur les chansons françaises pendant la Grande Guerre, une présentation riche, claire, bien documentée. Merci pour ce travail de recherche, très apprécié de l’assistance.En voici le compte-rendu.

Chansons de la Guerre de 1914-1918

C’est le premier conflit à être médiatisé en temps réel par la chanson. La grande Guerre inspira des milliers de titres à la société française. Des textes qui s’intéressent aussi bien à la vie du poilu au front qu’aux souffrances de l’Arrière. Ils décrivent avec réalisme l’état d’esprit de la nation pendant ces quatre années.

La vie musicale en France est d’une grande richesse : goguettes, cabarets et cafés-concerts s’ouvrent partout en ville. Le comique-troupier est à la mode « Nous sommes les trouffions » chanté par Polin, le premier tourlourou de France.

Colportée par les chanteurs de rue, diffusée en masse sous forme de feuillets, la chanson contribue à dire et à faire la société. « Elle est un commentaire permanent à l’existence sous toutes ses formes ». Boris Vian.

Paul Déroulède, fondateur de la LIGUE DES PATRIOTES, est une des plumes les plus fécondes de ce mouvement. Un de ces recueils « les chants du soldat » sera distribué dans les écoles. Parmi ces chants « Le Clairon » restera le symbole qui sublime le courage du soldat français.

Les chansons ont pour thème : le combat, la propagande, le soutien aux poilus, le patriotisme, la  revanche (après la défaite de 1870), la vie quotidienne du soldat. D’autres chansons célèbrent les Anglais « Tommies song », les soldats coloniaux, (« La Force Noire  » du général Mangin), ou la terreur et la bravoure des Tirailleurs sénégalais, gentiment moqués.

Puis vint la chanson contestataire des voix dissidentes. Gaston Montéhus fut une de celles-là. « La gloire au 17e » approuve le refus des soldats du XVIIe régiment d’Infanterie de marcher contre les vignerons du Languedoc en révolte. Extrait de : « Gloire au 17ème » 1907)

Légitim’ était votre colère,
Le refus était un grand devoir.
On ne doit pas tuer ses père et mère,
Pour les grands qui sont au pouvoir.
Soldats, votre conscience est nette :
On n’se tue pas entre Français ;
Refusant d’rougir vos baïonnettes
Petit soldats, oui, vous avez bien fait !

Ou encore « la grève des mères » Père de 22 enfants, il défend les femmes et l’avortement!

La censure fera son apparition : 25000 textes furent interdits. Les pouvoirs publics veulent promouvoir une chanson patriotique, censée galvaniser « les petits soldats » et entretenir pour les civils de l’Arrière, l’idée d’une guerre nécessaire, héroïque et bien vécue par les soldats.

Théodore Brotel écrivit une chanson à la gloire de la baïonnette « La mitrailleuse » chantée par Vincent Scotto. Des chansons qui célèbrent le vin, « le Saint Pinard » ou le Père Pinard » qui donnait du courage ou aidait à oublier la misère de leur situation. D’autres ont pour thème VERDUN (1916) avec « L’Angélus de Verdun »et le mot d’ordre militaire « on ne passe pas ». Parmi tous ces textes, » la chanson de CRAONNE «  (1917) restera celui qui par son réalisme, a ému la France entière.

Refrain
Adieu la vie, adieu l’amour,
Adieu toutes les femmes.
C’est bien fini, c’est pour toujours,
De cette guerre infâme.
C’est à Craonne, sur le plateau,
Qu’on doit laisser sa peau
Car nous sommes tous condamnés
C’est nous les sacrifiés !

(musique écrite par le père de Jean SABLON)

Pour écouter la chanson de Craonne, cliquer ci-dessous:

lien Chanson de Craonne

 

Pour écouter  Gloire au 17ème cliquer ci-dessous:

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.