Sortie à BORDEAUX des 25 et 26 octobre 2021

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BORDEAUX, la ville au bord des eaux !

BORDEAUX, un grand livre de pierre ouvert dans un croissant de lune !

Dès le premier chapitre, on entre au cœur de l’histoire écrite sur plusieurs siècles. Deux guides de l’OT nous aident à déchiffrer chaque page, le visible et l’invisible aussi. Tout le récit de la création de la ville est là, devant nous, autour de nous : ici sur une colonne mémorielle, là sur une sculpture, ailleurs sur une façade, plus loin au pied d’une fontaine, sur les portes d’entrée, sur les pavés, sur les Tours…Pas à pas, de place en place, au fil des rues, Bordeaux se livre par petites touches et par symboles. La sculpture et l’architecture ont servi l’écriture. De grands hommes ont laissé leurs noms, des hommes de pouvoir, d’argent, de foi, de volonté ; tous n’étaient pas du siècle des Lumières, mais chacun à sa manière, a contribué à la naissance et au développement d’une grande ville. Tous les styles cohabitent : gothique flamboyant, baroque, néo-classique, pour constituer un patrimoine architectural d’une richesse remarquable.

Aux alentours, des feuillets égarés, aux pages plus grises, surprennent le visiteur : la base sous-marine bâtie par les allemands rappelle de tristes souvenirs ; à l’intérieur, les lumières de la Méditerranée, à l’extérieur, toute la noirceur d’un passé qu’on ne peut effacer.

Bordeaux, cité marine, ville portuaire, capitale vinicole du Sud-Ouest, mais aussi ville moderne toujours à la recherche d’architecture nouvelle ; la Cité du Vin, le musée de la Marine, la résidence Arc-en Ciel, le pont Chaban-Delmas, sont autant de témoignages qui projettent Bordeaux dans le futur.

Je laisse le livre ouvert ouvert, il y a encore beaucoup à lire.

MN

 

 

 

 

 

 

 

 

 

BORDEAUX jour après jour

Un ciel menaçant nous attendait  à Bordeaux, mais le sourire accueillant de nos deux guides nous réconfortait et c’est avec optimisme que nous commençons notre virée pédestre de quartier en quartier et de place en place après avoir écouté les éloges du tramway  bordelais à la pointe de la technologie. Rapide, confortable, silencieux, respectueux de l’environnement, il met en oeuvre un système d’alimentation par le sol encore unique au monde pour préserver le centre historique de la ville.

Première halte à la place des Quinconces, l’une des principales places du centre ville bordée d’arbres plantés en quinconce…Créée en 1818 à l’emplacement du château Trompette, vaste forteresse construite au XVe siècle pour asseoir l’autorité des rois de France sur Bordeaux repris aux anglais, l’esplanade s’étend sur un vaste emplacement de douze hectares en bordure de la Garonne. Elle est décorée, à l’est par deux colonnes rostrales et, à l’ouest par le Monument aux Girondins.  La célèbre colonne surmontée par la statue de la liberté brisant  les chaînes, impose son élégance. Elevée entre 1895 et 1902 par Dumilâtre et Rich, c’est un hommage posthume aux Girondins de la Révolution.

Au pied du monument, la fontaine des Girondins représente de nombreux symboles de l’histoire : sur son trône, la République magnifie le travail représenté par le personnage du forgeron brandissant son marteau. Une femme levant le glaive incarne la sécurité tandis que le lion sur lequel elle trouve appui désigne la force. Au pied du char et de ses chevaux marins, trois sculptures symbolisent l’ignorance, le mensonge et le vice.

Cachée derrière les façades des Allées de Tourny, Place du Chapelet, se trouve l’église Notre-Dame construite dans un style baroque à la fin du XVIIe siècle.  A l’inverse de l’orientation habituelle des églises, l’édifice s’ouvre vers l’Est en raison de la proximité d’un autre établissement religieux. Avec le cour Mably, c’est le seul vestige du couvent des dominicains installés dans ce quartier depuis le XIIIe siècle

Au coeur du « Triangle d’Or », entre les allées de Tourny, le cours Georges Clémenceau et le cours de l’Intendance,  nous nous arrêtons « Place des Grands Hommes »; elle rend hommage aux écrivains et philosophes des Lumières qui ont apporté leur savoir à la ville, Montaigne, Montesquieu… Le marché des Grands Hommes trouve ses racines sur cette place dès le début du 19e siècle.  Edifiée en 1860 par Charles Burguet, une halle permettait aux habitants de s’approvisionner quotidiennement en produits frais.

A l’initiative de Chaban-Delmas, en 1988, le projet de réhabilitation de la construction voit le jour. Après trois ans de travaux, une structure  faite de métal et de verre très tendance à l’époque, remplace l’ancien marché. Une étape mémorable dans l’histoire du quartier des Grands Hommes. Une nouvelle rénovation en 2019 donne au centre commercial son apparence actuelle.

La rue Montesquieu nous conduira au « cinéma », surprenant bâtiment dont l’architecture s’est adaptée au tracé des rues qui l’entourent. Malgré un temps couvert, c’est un plaisir d’arpenter les rues encadrées de maisons aux façades toujours aussi richement décorées de mascarons et d’agrafes, rehaussées d’ ouvrages de ferronnerie finement travaillés. Les mascarons bordelais reflètent l’histoire de la ville avec des visages africains en référence à la traite négrière ;  d’autres ornements représentent des symboles maçonniques rappelant que la ville fut également au siècle des Lumières le berceau de la Franc-maçonnerie.

Se détachant d’un alignement de façades, se dressent les flèches de la cathédrale Saint -André, construite dans un style gothique entre le XIIe et le XVIe siècle, lieu important de la vie bordelaise.  Au fil du temps, elle a accueilli des mariages royaux, en 1137 celui d’Aliénor d’Aquitaine et de Louis VII, futur monarque français et en novembre 1615 celui d’Anne d’Autriche, infante d’Espagne et de Louis XIII roi de France et de Navarre.

Nous « évitons » la rue Sainte Catherine, l’une des plus longues rues piétonnes, lieu de prédilection des accros au shopping et, ne succombons pas à la tentation de ralentir l’allure devant les luxueuses vitrines de la rue piétonne ni de pénétrer sans ce curieux passage couvert du Sarget pour en détailler les prestigieuses enseignes…..et arrivons au Grand Théâtre. Inauguré en avril 1780, commandé par le Maréchal Richelieu, gouverneur de Guyenne, édifié par l’architecte Victor Louis, l’ouvrage de style néo-classique,  s’inscrit dans l’opulent urbanisme bordelais hérité du siècle des Lumières. Il s’ouvre à l’ouest sur la place de la Comédie par un péristyle de douze colonnes corinthiennes supportant un entablement et une balustrade ornés de douze statues, trois déesses et neuf muses.

Empruntons  le cours du Chapeau Rouge jusqu’à la place de la Bourse, ensemble architectural d’une imposante majesté construit d’après les plans dressés en 1728 par l’architecte Jacques Gabriel, futur premier architecte du roi. La fontaine des « Trois Grâces » en bronze et en marbre inaugurée en 1869 remplace la statue équestre de Louis XV fondue au moment de la Révolution.

Situé face à la place, le miroir d’eau, oeuvre spectaculaire due au paysagiste Michel Corajoud alterne des effets surprenants de miroir et de brouillard.  Une  immense dalle de granit recouverte de deux centimètres d’eau  transforme l’endroit  en une scène  permanente.   Sublimées par les reflets, les façades du 18e siècle de la place de la bourse se métamorphosent au gré du vent et du plissement de l’eau. Un spectacle offert aux Bordelais et aux touristes depuis 2006 .

Dernière étape de la matinée, la place du Parlement à l’architecture classique, façades régulières, rez-de-chaussée à ouvertures cintrées, mascarons de pierre aux fenêtres des étages. La fontaine du XIXe siècle ornant le centre n’a pas qu’une fonction décorative, elle était nécessaire à la population bordelaise. En effet, l’eau potable était une denrée rare au XVIIIe siècle et le maire de l’époque avait demandé que soient construits des aqueducs pour alimenter plusieurs fontaines dans la ville. Cette place fut place du Marché Royal  quand l’intendant Tourny, au XVIIIe siècle l’imagina, place du Marché de la Liberté quand la Révolution fut là. Elle est aujourd’hui, place du Parlement même si le bâtiment où siégea Montaigne n’a jamais été là. Mais fort heureusement pour nous, elle abrite bien le restaurant  de l’Ombrière où nous nous réconfortons après notre long périple ….Prochain départ, la cité du vin

Nous longeons la rive gauche, le quai des Chartrons, pavé en 1800, époque où Bordeaux était le premier port maritime de France. Vestiges d’un passé florissant, certains hangars créés en 1925 pour le stockage des marchandises ont été réhabilités. En perspective,  sur le quai du Bacalan, apparaît la cité du vin, surprenante structure inaugurée en mai 2016 en présence d’Alain Juppé et de François Hollande. L’ossature recouverte de panneaux de verre de trois couleurs et de panneaux d’aluminium  a une forme de ceps de vigne noueux et rappelle à la fois un vin tournant dans un verre et le remous de la Garonne qui borde le site. Un bâtiment tout en courbures à l’intérieur comme à l’extérieur offrant une sensation de mouvement et de flux ininterrompu. Portée par une fondation privée reconnue d’utilité publique, « la fondation pour la culture et les civilisations du vin », le site est le seul équipement au monde à proposer une telle approche du vin. Un lieu « enivrant » où nous sommes invités à voyager au coeur de la grande histoire du vin autour du monde, à travers les âges, dans toutes les cultures à travers une vingtaine d’espaces numériques et de productions audiovisuelles. Au fil du parcours, embarquons-nous au bord d’un navire qui traverse le temps, jouons aux devinettes des arômes ou endossons les habits de vigneron, survolons les paysages sculptés par les viticulteurs au fil des générations…. La cité du vin ! Une étape incontournable !  Sans oublier le huitième étage…..A 35 mètres au dessus de la ville, le belvédère offre une vue panoramique sur la ville et le port de la Lune….et  la possibilité de découvrir à l’occasion d’une dégustation les vins du monde. Bien que, en bons gersois,nous soyons très attachés à nos vins du terroir, nous nous laisserons quand même tenter par l’inconnu…

Inutile de préciser qu’après une telle journée, nous  avons apprécié le calme et le confort de l’hôtel Ibis. Le lendemain, l’épais brouillard matinal n’a nullement assombri la bonne humeur du groupe et c’est avec enthousiasme que nous partons à la découverte des bassins de Lumières. L’ancienne base sous-marine construite par les allemands entre 1941 et 1943 alors que Bordeaux se trouvait en zone occupée offre au centre d’art numérique un cadre unique et insolite. Austère et lugubre bâtiment dont nous franchissons les lourdes portes…Le voyage en Méditerranée peut commencer… De l’impressionnisme à la modernité, le visiteur est emporté d’un courant artistique à l’autre à travers les chefs d’oeuvre d’une vingtaine d’artistes, Renoir, Monet, Chagall ….Un voyage où le pouvoir magique de l’image et du son se marient intimement, où couleurs, formes et mouvements entraînent chacun dans un univers différent selon sa sensibilité, sa personnalité. Un ressenti très différent amenant les uns dans leur rêverie, les autres dans leur réflexion, laissant certains dans le doute….

Après un repas agrémenté d’un excellent bordeaux blanc,  nous retrouvons notre guide pour visiter le quartier Saint-Pierre, le coeur de la ville ancienne. Le quartier construit au 12e siècle fut le lieu privilégié des activités artisanales et commerciales à l’époque : il fourmille de petites ruelles pavées attestant du passé de la ville telles que la rue des Bahutiers ou la rue des Argentiers.

L’église Saint-Pierre de style gothique flamboyant  se trouve sur l’emplacement même du port Gallo-Romain. Bordeaux, port avant d’être cité, devait honorer le patron de ceux qui vivaient du fleuve et constituaient l’essentiel de sa population.

La porte Cailhau construite au XVe siècle, aussi appelée porte du Palais, permettait d’accéder au Palais de l’Ombrière, résidence des ducs de Guyenne. Donnant sur la Garonne, elle était la principale porte d’entrée de la ville. Le bâtiment a subi des remaniements successifs jusqu’au 19e siècle. Les « jurats », anciens conseillers municipaux, ouvrent cette porte haute de 35 mètres dans les fortifications et en font un véritable arc de triomphe dédié au roi de France Charles VIII. L’édifice défensif intègre déjà des éléments architecturaux de la Renaissance.

Il est temps de reprendre le car pour rejoindre la Rive droite du fleuve , l’occasion pour notre guide de détailler l’évolution des différents ponts sur la Garonne. En 1807, Napoléon ordonne la construction d’un pont  parce qu’il a des difficultés à traverser le fleuve…  pour aller faire la guerre en Espagne….   Inauguré en 1822, véritable mémoire de la ville, le Pont de pierre fut pendant longtemps le seul moyen de franchir la Garonne. Autre évènement marquant, en 1967, l’ouverture du Pont d’Aquitaine est fêtée  par la population bordelaise. C’est à l’époque le plus long pont suspendu de France après celui de Tancarville.

Et le dernier en date, le Pont Chaban Delmas , inauguré en mars 2013. Nous le traversons sans crainte qu’il ne se lève lors de notre passage….et rejoignons Darwin, un espace conçu dans une optique écologique en réhabilitant une ancienne caserne militaire en utilisant un maximum de matériaux de récupération.Véritable lieu de vie avec de nombreuses activités, Darwin cherche à toucher la jeunesse en l’interpellant sur les problèmes sociétaux, mais aussi en lui permettant de s’exprimer librement à travers un espace de « street art » où chacun peut librement y réaliser des graffitis.  Expérience sociologique inédite que l’on peut résumer par les termes de son fondateur, Philippe Barre :

« En venant ici, on est dans le monde d’après »…..

Pour nous,   » l’après », c’est le présent immédiat….et le retour sur Auch après deux journées de totale immersion dans le patrimoine architectural, culturel…et oenologique bordelais. Un séjour préparé avec GROUPTOUR en 2019 et qui a pu être concrétisé cette année. On ne peut que vivement en remercier celles et ceux qui l’ont permis  et les encourager à réaliser d’autres escapades.

CH D

JOUR 1

« 2 de 2 »

JOUR 2

« 2 de 2 »

 

 

 

 

 

2 Responses

  1. Christiane, Serge

    Merci et félicitations pour ce beau et complet reportage.

    Bravo à tous ceux qui y ont participé :écriture du texte, diaporama et photographes

    Avec ces belles photos nous retrouvons tous les moments agréables et enrichissants du voyage

  2. Caty

    Bravo pour les commentaires et les photos , c’est un très bon résumé de ce sympathique voyage . Merci de m’avoir permis d’y participer.

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