Randonnée raquettes au Mourtis 31 janvier 2 février 2022

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Nullement découragés par les mauvaises prévisions météorologiques, confiants et optimistes, impatients de rejoindre Le Mourtis, nous bravons tous le brouillard et le froid de ce dernier petit matin de janvier.

L’enneigement nous permettra-t-il de chausser nos raquettes en arrivant au col du Menté, ce col mythique escaladé pour la première fois par les cyclistes du tour de France en 1966 ?  Oh joie ! Eh bien oui !  Aujourd’hui, point de maillot jaune à l’horizon, point de compétition, mais douze randonneurs auscitains ravis de pouvoir se livrer à l’un de leurs loisirs. Nous voilà rapidement dans l’ambiance et le réglage fastidieux et laborieux de ces diaboliques instruments censés faciliter les déplacements dans la neige….Un clic, deux clics, un essai… allons, un troisième clic, et nous sommes prêts. Michèle nous guidera dans la montée vers l’Escalette. D’un pas élégant …et cadencé, nous empruntons la route forestière. Regrettable que cet univers enveloppé d’un épais manteau brumeux garde jalousement ses secrets et ne nous les dévoile que très brièvement ….La découverte d’un chalet planté au milieu de cette immensité blanche n’en fut que plus soudaine et surprenante….A 1600 mètres, inespéré de trouver un tel confort,  une cabane aussi accueillante et richement décorée par les promeneurs. Du grand luxe, savourer notre pique-nique autour d’un feu allumé avec dextérité par Jean-Paul et Bernard : un moment toujours très convivial  cette pause repas où partage et improvisation  dictent la carte du menu….

Le ciel n’offrait obstinément que son camaïeu de gris. Préoccupée par l’incertitude du temps, prudente, en guide avertie, Michèle juge préférable de hâter le retour. Un timide rayon de soleil rompt la grisaille. Il est temps de rejoindre notre hébergement « La Grange »  au Mourtis. Après une rapide  installation dans cet hôtel-restaurant,  les plus courageux partent à la découverte de la petite station familiale lovée à 1350 mètres au coeur de la sapinière de La Seube. Agréable balade avant d’apprécier l’incontournable apéritif et la qualité du dîner proposé par la maîtresse de maison, toujours très souriante et avenante.

Le lendemain, agréable surprise au réveil.  Le soleil inonde le ciel. A l’horizon la chaîne pyrénéenne déroule ses cimes enneigées sur l’étendue d’un ciel azur.  Étincelante la hautaine blancheur du Pic du Midi….mais elle s’assombrira en cours de journée.

Notre guide annonce son arrivée. Préparons-nous. Les sacs sont bouclés, débouclés, rebouclés…Un oubli, une vérification, un rééquilibrage des charges…Problème crucial aujourd’hui en l’absence de notre dévoué sherpa, Christian, assurant traditionnellement  le transport de notre élixir favori  « le Petit Joy » …. Qui va reprendre cette lourde responsabilité ? Aucune inquiétude ! Que des volontaires ! Curieux comme parfois le bénévolat remporte des suffrages! Marco est arrivé. Chaleureux, cordial, bavard, un brin moqueur…N’ a-t-il pas soupçonné la gente féminine, et nous en particulier, d’être atteinte du syndrome de Cendrillon ? Mais oui, jeune homme, bien sûr nous apprécions le dévouement de nos princes charmants agenouillés à nos pieds, dans la neige, ajustant avec galanterie raquettes à nos chaussures…..

C’est le départ. Sous les rayons d’un soleil caressant, nous rejoignons le sentier forestier. Il s’enfonce dans une épaisse pinède. Les arbres légèrement saupoudrés de neige fraîche semblent figés à l’assaut de la montagne. Parfois marquées par les stigmates des intempéries, ces sombres et majestueuses silhouettes veillant sur l’ordre pacifique de la forêt émergent du tapis duveteux et nous invitent au silence. Seul bruit,… entre deux bavardages…. le crissement de la neige sous nos pas… Quel privilège ! Être les premiers à marcher sur cette neige immaculée ! Incruster nos traces !

Nous aurions été moins bruyants, peut-être aurions- nous moins apeuré  ce chevreuil surgissant tout à coup d’un amas de branchages . Passionné de flore et de faune, notre guide nous initiera aux secrets de la vie sous ces futaies. Nous deviendrons incollables dans le « repérage » et l’identification des empreintes des locataires de la forêt.

Plus loin, la pente s’accentue et nous oblige à modifier l’itinéraire. Le sentier se faufile, incertain  entre souches et branchages. Marco, soucieux de notre sécurité, attentionné auprès de chacun, sera particulièrement vigilant et prodiguera nombre de conseils pour amorcer la descente…Certains adopteront la marche « style canard »….D’autres essaieront la méthode « toboggan », par choix ou par nécessité absolue après un dérapage incontrôlé….Heureusement, la difficulté ne correspondait pas à l’aspect décourageant du terrain…Écueils contournés ! Triomphants, nous rejoignons la piste forestière.

Notre guide semble contrarié par le débardage sauvage des bûcherons. Il ne pourra pas nous offrir la salle à manger dont nous rêvions… Plus un seul tronc d’arbres ! Ni table, ni siège ! Inconfort  vite atténué par la dégustation de gourmandises offertes par Marco :  petit vin « Coquelicot », rillettes de canard et génépi concoctés en famille…

La température ne nous incite guère à paresser. L’appel de la forêt nous incite à repartir. Une clairière  baignée par la  douce lumière d’un rayon de soleil nous attend. Un cadre somptueux pour ces arbres à la ramure admirablement parée de guirlandes en lichens argentés.

                                                                                            Mercredi, conduits par Florian, nous découvrons de nouveaux paysages sous un soleil radieux. Devenus experts dans le « planté de bâton », nous nous hisserons sans difficulté du plateau de Lartigue au plateau de l’Angélique. Splendide vue sur le Cagire et le Pique-Poque surveillants attentifs de la vallée.

Prudence ! Ne pas croire tout ce que disent les guides, aussi sympathiques soient-ils ! Florian ne nous avait-il pas annoncé « rando sans obstacle » !? Cet arbre mollement couché en travers de notre chemin n’en serait-il pas un ? Scabreuse traversée! Anne ouvre la voie , à quatre pattes se faufile habilement entre les branches ; rapidement  le reste de la troupe la suit…Crapahutage réussi dans le fou-rire général…et sous l’admiration du guide…. Quand même à nos âges ! S’initier au parcours du combattant !

Les rayons du soleil filtrent entre les branches des sapins et semblent nous encourager à monter…Florian vante la beauté du plateau des Gimbres. C’en est assez pour que nous cédions au désir d’aller plus haut… On bavarde en tête…On reprend son souffle en queue de peloton…sans mot dire…La montée est dure, mais nous l’affrontons avec une sorte d’impatience… Ourlé par la forêt,   drapé d’une neige immaculée, le plateau s’étale sous nos yeux. Ici, tout n’est que majestueuse clarté. La neige jalouse  a voulu tout recouvrir, seule demeure l’ondulation du terrain. Un de ces lieux magiques où le ravissement de blancheur ne laisse plus le souvenir de ce qu’est ailleurs la terre…Oubliée l’âpreté de la montée ! Oublié le temps dans cette beauté naturelle…

Difficile de s’arracher à cette nudité sauvage, de reprendre le chemin du retour, de quitter cette nature qui accorde à ceux qui l’aiment de précieux biens : sérénité, liberté et enthousiasme.

Merci aux discrètes organisatrices de ce séjour de nous avoir permis de goûter à ces plaisirs.

Ch D.

Les magnifiques paysages du Mourtis offerts par nos randonneurs :

Et nos randonneurs raquettes aux pieds !

 

 

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