Petite diversion dans ce climat délétère pour garder le sourire.
Aux délices du palais
La nature nous fournit une grande part de notre nourriture. Chaque saison s’y emploie.
Le printemps est riche en bourgeons et autres terminaisons florales. Dans les bois et bords de haies, on trouvera les respounchous -certains en sont friands- dans les prairies ou les jachères, ce sont les épinards sauvages, les salsifis et les pissenlits, et pour colorer vos assiettes, prenez la capucine ou la bourrache, c’est joli et bon !
L’été nous offre la fraise des bois, la myrtille, la mûre et la framboise, ces baies délicieuses qui régalent le palais.
Mais c’est bien l’automne la saison la plus généreuse, celle qui, si les conditions sont favorables, fait pousser à l’ombre des grands chênes ou sur les talus ensoleillés, le fameux cèpe qui fait courir beaucoup de gourmands, et pourtant, la molle limace arrive la première et goûte pour nous le champignon. Il ne faut pas le confondre avec le tremble qui lui ressemble un peu, mais la ressemblance s’arrête à l’apparence. Le goût est tout autre chose ! Tête noire ou blonde, cèpe de Bordeaux ou d’ailleurs, quel délice !
Beaucoup d’autres champignons font leur apparition en automne : certains font vraiment tout pour qu’on les voit ! comme l’amanite tue-mouches -qui ne tue pas que les mouches – l’oronge qui prend un port impérial, la coulemelle qui ouvre son ombrelle même à l’ombre ! la chanterelle se teinte d’or pour être en harmonie avec les feuilles…et puis d’autres encore avec des noms qui donnent le frisson : la trompette de la mort, le bolet de Satan, qui en voudrait ? La vesse de loup, qui oserait ?
Le cèpe, lui, se fait plus discret, il se cache sous les feuilles mortes, dans la mousse, au pied des feuillus ; il faut un œil exercé pour le distinguer, mais quel plaisir de le cueillir !
Je ne vais pas vous donner une recette, toutes les gersoises savent cuisiner les cèpes : ce patrimoine culinaire se transmet de génération en génération. Alors si vous m’en croyez, prenez votre panier, et allez, faites provision, c’est la Nature qui offre.
MN
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