Voyage en Alsace

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Le circuit en Alsace, un séjour captivant du premier au dernier jour (17/09-23/09)

Le « pays frontière » apparaît comme un espace façonné par les relations étroites entre mondes latin et germanique. Les idées et les formes originales en découlant recouvrent une pluralité de singularités : droit des cultes issu pour l’essentiel du concordat napoléonien; zone partiellement bilingue où le dialecte germanique a fait céder le français en 1870; livre foncier introduit par une loi allemande de 1891; depuis 2013, « bataille d’Alsace » pour instaurer une collectivité à statut particulier… Par ailleurs, Bas Rhin et Haut Rhin réalisent une juste mesure entre terres et eaux, céréales et vignes, monts et forêts, suggérant l’harmonie d’un jardin aussi satisfaisante pour l’œil que pour l’esprit. Ces éléments, par juxtaposition, forgent une personnalité et une identité particulièrement attachantes.

Lundi, ayant déjeuné dans le centre-ville de Strasbourg, le groupe parcourt cet ancien quartier classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Goethe a fait de la cathédrale ND, la plus visitée après celle de Paris, le modèle de l’architecture allemande. V Hugo en parlait comme d’un prodige du gigantesque et du délicat ; avec ses 142m, l’édifice est resté jusqu’en 1874 le plus élevé de la chrétienté. Nos visiteurs ont pu admirer les portails richement décorés et, à l’intérieur, l’immense rosace d’une extrême finesse. Puis ils ont goûté,dans le quartier pittoresque de la Petite France, une navigation douce le long des bras canalisés de l’Ill. Certains des bâtiments datent des chantiers ouverts dans le contexte de l’annexion. Aujourd’hui, ils sont parfois transformés en bureaux, logements ou locaux de l’ENA.

Le lendemain, c’est le départ pour les Vosges et ses ouvrages défensifs, géants établis à fleur de rocher qui naguère montaient la garde mais ont été rabotés au fil des années.  Eléments troglodytiques et vestiges encore debout sont classés, comme à Loewenstein et Hohensbourg, avec une mention particulière pour la citadelle de Fleckenstein. D’abord séparés, marcheurs et non marcheurs se sont rassemblés autour d’une bonne table avant de revenir à Strasbourg

: direction le Parlement européen qui, chaque mois pendant quatre jours, abritait 751 eurodéputés lorsque l’UE comptait 28 membres. Les volontaires regagnent l’hôtel via la Neustadt, quartier moderniste bâti sur 500ha arborés par le Reich, qui entendait mener à bien un plan d’urbanisme reflétant la supériorité impériale

Le jour suivant débute par l’ascension du Haut Koenigsbourg, château médiéval offert à Guillaume II après avoir été laissé à l’abandon. De 1901 à 1908 le Kaiser redonne vie et sens à ce qui n’était plus qu’un ossement.Soignée, la reconstruction est fidèle à l’esprit du XVème siècle. Cette orchestration du passé se coule dans le mythe du récit national, magnifiant l’Allemagne qui se veut conquérante et en même temps le lieu de résidence où s’enracinent les dynasties successives. Haut perché sur une barre de grès, le site attire chaque année plus d’un demi-million de visiteurs. Après le déjeuner, le groupe fait une halte sur la route des vins dans des villages vivants et attrayants comme Kayserberg ou Eguisheim. L’hébergement l’attend à Sélestat, troisième ville d’Alsace pour la richesse patrimoniale.

Le matin du jeudi 20/09 permet d’appréhender la ville emblème de Colmar, ses magnifiques demeures et le musée Unterlinden, qui expose des œuvres célèbres – le retable d’Essenheim, entre autres, fait la réputation de l’établissement. L’après-midi est réservé à une promenade dans Riquewihr, qui a échappé à la destruction dans les temps d’infortune et conservé son authenticité. Sur le fond vert sombre des collines, les bâtisses affichent une opulence nourrie par la vigne: toits de tuiles brunes, murs-pignons aux étroites fenêtres et poutres décoratives originales,fierté des propriétaires. Tout près de là, à Mittlewihr, en prélude du retour à Sélestat, le producteur E. Schuller et son épouse nous ont fait déguster d’excellents vins obtenus de différents cépages, ainsi le riesling aux arômes multiples.

Le vendredi,c’est le mont St Odile, lieu de pèlerinage très fréquenté, qui est au cœur de l’attention. Le relief de 764m est surmonté du couvent fondé par la patronne d’Alsace. Le long rempart, considéré comme un symbole païen par le pape Léon IX, a été érigé sur le plateau dans la meilleure tradition cyclopéenne. L’opinion est partagée sur son origine, celtique ou haut moyenâgeuse, et sur sa fonction : limite de propriété, enceinte cultuelle ou protectrice contre les bandes pillardes et assassines  qui sévissaient autrefois. Les marcheurs ont pu suivre les contours de ce haut mur, aujourd’hui en grande partie ruiné. Des forces ayant été reprises à Klingenthal, on gagne Obernai, ville aux mille colombages, pour se diriger vers l’abbaye St Maurice d’Ebermunster, de style baroque autrichien.

Le samedi, au départ de Sélestat, il y a ceux qui optent pour le tourisme, d’autres pour la randonnée. Les premiers vont à Mulhouse, dernière ville libre d’Alsace, et découvrent deux de ses plus célèbres musées, celui de l’impression sur étoffes et la cité de l’automobile, seules institutions au monde qui réunissent des collections de ce niveau. Quant aux  marcheurs, ils partent de Dambach, au pied des Vosges, pour un bain de nature les conduisant à l’éperon granitique de Falkenstein, à la forteresse millénaire de Bernstein et à la chapelle St Sébastien ornée d’un remarquable autel en bois sculpté.

Dimanche, sur la route de Strasbourg, le groupe s’arrête au jardin des deux Rives, emprunte la passerelle transfrontalière jusqu’à Kehl, ex place forte du Roi de France sur la rive droite du Rhin, à l’époque où celui-ci ne dessine aucune frontière. Le fleuve, entre parenthèses, est devenu l’un des cours d’eau les plus propres d’Europe, ce qui a permis d’y réintroduire le saumon. Ensuite, un moment de détente est savouré à l’Orangerie, parc de 26 ha intégré à la Neustadt – voir 3èmeparagraphe. Une dernière expédition à la cathédrale, et le transfert à l’aéroport clôture le séjour dans un des plus beaux coins de France.

Le circuit nous a permis de lâcher prise durant une semaine. Cela fait un bien fou. Les moments de vie et les événements, comme l’attraction des cigognes ou le concert sur l’orgue Silbermann à Ebermunster, pur plaisir auditif, ont donné toute sa substance au voyage et laisseront de très bons souvenirs. Les organisateurs réussissent une nouvelle fois le passage du projet à la réalité grâce au niveau d’expertise et à la qualité du service rendu, paramètres décisifs du succès. Qu’ils en soient remerciés. BC.J

Rando-Alsace

 

C’est en suivant les carrés rouges, les ronds bleus ou les petits chevalets jaunes qui balisent les sentiers, que nous avons découvert les belles forêts d’Alsace. Elles occupent le haut des versants, au-dessus des vignes. Les pins et les chênes vivent en bonne intelligence sur le sol gréseux. Parfois de gros rochers empilés rappellent le Sidobre, un autre voyage…Ici c’est le silence, loin de l’effervescence des vendanges, des caves débordantes de moût, de l’odeur du raisin écrasé qui parfume les villages, juste la présence bienfaitrice des grands arbres. Ce n’est pas non plus la Forêt Noire, la lumière pénètre à travers les longs fûts et s’étale en larges taches claires sur les fougères et les jeunes pousses.

Ce lieu n’a pas toujours été aussi paisible : Fleckenstein, Hohenbourg, Berstein, Ortenbourg, Dieffenthal… autant de noms de châteaux forts –difficiles à prononcer pour un gersois- qui sont les témoins de neuf siècles de guerres et de conflits européens. Les marques de l’histoire cruelle de cette région au Moyen Age. Les hommes ont bâti ces forteresses pour résister, se défendre, pour exister. Bien situées sur le Piémont vosgien, elles se croyaient imprenables avec leurs épaisses murailles et leurs hautes tours ! Aujourd’hui, ce sont des ruines oubliées ou au mieux,  des musées !

Dans ces forêts nous découvrons aussi Le Mur Païen du Mont Sainte Odile, un autre vestige d’un passé plus ancien, un mur de douze km, fait de gros blocs entassés, tenus par des tenons de bois. Cette construction nous interroge : est-ce un lieu sacré ou profane ? que protégeait-il ? Qu’en fermait-il ? Les hommes ont toujours construit des murs par réflexe de survie, par peur de l’autre, ou par pur égoïsme ?

La visite du pont de KEHL qui enjambe le Rhin et relie la France à L ‘Allemagne, me donne un peu d’espoir : on peut aussi construire des ponts !

Le Raton

 

 

 

Quelques galeries pour un aperçu du voyage :

Strasbourg :

En randonnant :

Haut Koenigsbourg ; Mont Sainte Odile :

Musée Unterlinden Colmar ; musée de l’automobile Mulhouse ; musée de l’impression sur étoffes  Mulhouse:

 

 

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