causerie de Jacques Lemieux

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La lente et douloureuse émancipation laïque

Mardi 6 décembre, Jacques Lemieux est venu nous faire une causerie sur le thème de la Laïcité.

Au préalable, il a précisé la signification de quelques mots utiles souvent mal utilisés.

Différence entre clercs et laïcs, laïcs et laïques, (d’où le mot laïcité). Laos et Démos qui désignent respectivement : les Hommes et le Peuple. Les croyants, les athées, les agnostiques coexistent mais coexistence ne signifie pas concorde.

Puis il a donné une définition de la Laïcité : un fragile et improbable équilibre entre la liberté de conscience (individu) et égalité de tous (société). Pour vivre ensemble il faut admettre que les autres aussi ont leur liberté de conscience.

Avant la Laïcité : c’était l’intolérance sacrée : aucune liberté et monopole d’une religion.

« Il y a une persécution injuste, celle que font les impies à l’Eglise du Christ, il y a une persécution juste, celle que fait l’Eglise du Christ  aux impies. » Saint-AUGUSTIN.

Il a ensuite évoqué les différentes étapes franchies avant d’arriver à la Loi de La Séparation.

Il a repris tout l’historique de « cette lente et douloureuse émancipation laïque » depuis le Concile de Nicée en 325, le Crédo, imposé à tout le monde comme religion officielle, le baptême de CLOVIS le «  Dictatus papae « de Grégoire VII, les Croisades, l’institution de l’Inquisition (1229), tribunal d’exception qui ne dépend que du Saint-Siège , le sacre des rois « Philippe Bel : «  je  ne tiens mon royaume que de Dieu  »

En 1598, une certaine tolérance apparaît avec l’EDIT de NANTES « l’idée de tolérance suppose que quelques-uns sont en mesure de tolérer alors que d’autres sont en situation d’être tolérés ou non. » (Henri Pena-Ruiz). «…. L’autorité qui tolère pourrait ne pas tolérer »

( MIRABEAU).

L’émancipation est vraiment lente et douloureuse puisqu’en 1685, l’Edit de Nantes est révoqué, ce qui entraîne une série de persécutions, de dragonnades, la guerre des Camisards.

L’affaire CALAS reste dans toutes les mémoires.

Petit à petit la conscience s’affranchit : « Le principe de souveraineté réside essentiellement

( en l’essence même) dans la Nation. «  Nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément. » Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen (26 août 1789).

Le Concordat (15 juillet 1801) encore en vigueur en Alsace-Lorraine.

Le Droit s’émancipe avec la Proclamation de la Seconde République (1848),

puis la Loi FALLOUX (1850) qui accorde la liberté d’enseigner,

L’Amendement Wallon qui établit la Troisième République (1875),

La loi Paul Bert qui crée les Ecoles Normales Primaires (1879),

Les  lois scolaires sur la gratuité, l’obligation et laïcisation du personnel et des programmes,

(1881-1886)

La Fondation de La Ligue des Droits de l’Homme (1898).

Le Mouvement s’accélère, Aristide Briand présente en 1903 l’avant-projet de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, Loi adoptée le 6 décembre 1905 et mise en application en 1906.

Loi toujours fragile,  attaquée par certains,  donc à défendre sans arrêt.

Le Raton

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