Exposition « le temps de Giacometti » 1946-1966

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Exposition  » Le temps de Giacometti »  1946-1966 à Toulouse :

Vendredi 19 janvier le club Santé Séniors s’est rendu au musée des Abattoirs à Toulouse où se tenait l’exposition « Le Temps de Giacometti » 1946-1966. Une présentation qui explore l’art et la vie de l’artiste Alberto Giacometti, dans le contexte particulier de l’après-guerre .

Le cheminement de l’artiste est très singulier : il est confronté aux influences des cubistes  dès 1920 , puis du surréalisme avec André Breton et finalement, rompt avec l’abstraction et fait  le choix du figuratif. Artiste emblématique du XXe siècle, Giacometti est en concordance avec la pensée existentialiste de Jean-Paul Sartre. Solitaire dans son Atelier Mythique , mais fréquente les artistes, les philosophes, les écrivains de son temps.

La sculpture « l’Homme qui marche » est sans doute l’œuvre la plus connue dans le monde. (A l’origine « La femme qui marche », inspirée de la statuaire égyptienne). C’est un homme anonyme qui marche, libre, mais solidement ancré dans l’espace, les pieds enracinés dans le sol. Il semble esseulé, déterminé, le regard fixe avec un objectif impératif énigmatique. Son corps fragile, nu, déchiqueté, torturé, semble sortir de l’enfer et fuir, surtout fuir. Qu’a-t-il vu ? quel souvenir indélébile a marqué son esprit, perturbé son âme ? Son attitude dynamique pourrait laisser penser qu’il est déterminé à aller de l’avant, qu’il a foi en l’avenir, confiance dans le progrès. L’artiste laisse la liberté des interprétations.

La « Grande Femme debout » le corps est immobile mais pas figé, légèrement en déséquilibre, il va se mettre en branle.

« Le chariot » : une silhouette féminine, filiforme à l’allure divine, se tenant droit comme un piquet sur un chariot ; avance-t-il, recule -t-il ? Impression encore de léger déséquilibre.

Quand on regarde toutes les sculptures de Giacometti, on est frappé par leur ressemblance, on dirait les membres d’une même famille, sculptés à des tailles et des âges différents, créés par le même géniteur. Tous ont une posture figée, un regard fixe, prêts pour avancer, mais ne bougent pas encore. C’est comme un instantané – objectif plus facile à saisir par un photographe que par un sculpteur ! –

« Le Chat », sculpture très dépouillée, réduite à l’essentiel. L’artiste joue avec les pleins et les vides. Le socle constitue une partie intégrante de l’œuvre et contribue à accentuer la maigreur de l’animal. Le corps est réduit à son squelette rugueux et morcelé. Ses quatre pattes posées par terre, il semble marcher avec ses pattes arrière et paraît immobile au niveau des pattes avant.

Avec ses œuvres a-t-il répondu à cette question obsédante : Comment représenter le mouvement dans l’immobilité quasi absolue ?

Peut-on parler d’art conceptuel ? Il est évident que c’est l’idée qui prime dans les sculptures de Giacometti, le corps n’a pas d’intention contrairement à l’artiste. Il y a dichotomie entre le corps et l’esprit.

Alberto Giacometti n’a pas été uniquement un sculpteur : ses dessins, ses peintures occupent une place importante dans sa production. Il aura marqué la sculpture moderne du XXe siècle. L’exposition laisse le visiteur subjugué, fasciné et interrogatif.

Le Raton

 

 

 

 

 

 

 

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