Atelier d’écriture, expérience collective : suite

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PROJET

ATELIER ÉCRITURE et ADHÉRENTS

Invitation aux adhérents à participer  au moyen du site

Depuis chez vous, au calme, à vos stylos !

Nous comptons sur vous. Nous vous faisons part d’une partie de notre travail écrit en commun.

« Dédale

Pas perdus, pas perdus, salle des pas perdus, « objets trouvés » en mauvais caractères sur une porte dérobée, vitrée. Objets de recherches éperdues, objets à retrouver. Maîtriser le bec de canne qui miaule comme un rossignol en pêne. Un petit sanctuaire illuminé par la palette de Soulages. Un peu de jour filtrait par la pousterle des Couloumats et fleurtait avec les murs blanchis.

 Allait-il oser affronter ce miaulement effrayant ? Il le fallait pourtant, c’était, il le croyait, sa dernière chance. La promesse des mauvais caractères de la pancarte « objets trouvés » l’encouragea, il entra. Dans cette demi pénombre, il lui parut soudain impossible de se rappeler ce qu’il était venu chercher. Était -ce un objet ou bien plutôt son âme qu’il avait égarée en chemin ? Voyons, se dit-il…

Puis se ressaisissant, il avisa une petite valise. De couleur sombre, toute cabossée, recouverte de toiles d’araignées. Elle lui parut familière, papier collé, destination écrite à l’encre jaunie, à demi effacée. »

Et maintenant, à vous de terminer l’histoire et de la poster sur le site selon les indications fournies en bas de page.

Deuxième suite :

Pas perdus, pas perdus, salle des pas perdus, « Objets trouvés » en mauvais caractères

sur une porte dérobée, vitrée. Objets de recherches éperdues, objets à retrouver. Maîtriser

le bec de canne qui miaule comme un rossignol en pêne. Un petit sanctuaire illuminé par

la palette de Soulages.

Un peu de jour filtrait par la pousterle des Couloumats et flirtait avec les murs blanchis.

Allait-il oser affronter ce miaulement effrayant ? Il le fallait pourtant, c’était, il le croyait, sa

dernière chance.

La promesse des mauvais caractères de la pancarte « objets trouvés »

l’encourageant, Eliot Messe entra.

Dans cette demi pénombre, il lui parut soudain impossible de se rappeler ce qu’il était

venu chercher : était-ce un objet, ou bien plutôt son âme, qu’il avait égarée en chemin ?

Voyons, se dit-il… Puis se ressaisissant, il avisa une petite valise. De couleur sombre,

toute cabossée, recouverte de toiles d’araignées. Elle lui parut familière, papier collé,

destination écrite à l’encre jaunie, à demi effacée. Et soudain le souvenir d’un départ lui

revint à l’esprit, un quai, une foule de gens qui courent, des cris, quelqu’un qui marche à

ses côtés et lui dit : « Je te la confie. Prends en soin. Et ne te trompe pas ! »

Mais lui, dans cet obscur réduit, à quelques pas de la salle des pas perdus de la ville

d’Auch, en arrêt devant cette valise vers laquelle il s’était dirigé sans hésiter une seconde,

il ne se souvenait ni de la destination qu’il avait prise ce jour là, ni du contenu de la

valise.

Il se pencha alors et déchiffra : Yucatan 1954. Le souvenir se raviva. Il était quelque

peu logique que la valise ait atterri à Auch. Il la tenait enfin !. Mais….son contenu allait-il

être le bon? S’il s’agissait bien des fameuses statuettes mayas et des trésors de la

plumasserie amérindienne qu’il avait en tête, Ulysse Fourier, le conservateur du nouveau

musée des Amériques, allait se réjouir. Le hasard faisant bien les choses, le musée était

à deux pas d’ici. Fourier n’aurait aucun mal à en récupérer le contenu, il pourrait ensuite

en faire don à qui il voudrait, car son nom figurait sur une étiquette cachée dans la

doublure. De cela Eliot se souvenait parfaitement.

Il s’acharna sur le vieux fermoir grippé. Ouverture réussie.

Un second miaulement le fit se retourner. Quelqu’un cherchait à entrer. Rabattant

rapidement le couvercle de la valise, Eliot eut à peine le temps de se dissimuler derrière

un enchevêtrement de meubles déclassés et recouverts d’une bâche de toile qui sentait le

renfermé. Le souffle coupé, il reconnut sans peine la jeune femme qui venait d’entrer.

C’était Vera, l’attachée culturelle de Raoul Ramirez, gouverneur de l’État du Chiapas.

Eliot l’avait rencontrée l’an dernier lors d’un cocktail organisé par l’ambassadeur du

Mexique à Paris.

Que faisait ici cette Mata Hari de salon, bien connue pour ses manigances et perfidies en

tout genre ? Avait elle fait ce voyage pour récupérer les statuettes ? Dont la propriété avait

pourtant bel et bien fait l’objet d’un transfert en bonne et due forme au Musée des

Amériques, en contrepartie d’une coopération de plusieurs années sur le chantier de

fouilles de Machutahua. Le musée d’Auch ayant gracieusement mis tout un staff de

professeurs et d’étudiants en archéologie de l’université de Toulouse à la disposition de

l’équipe de chercheurs mexicains, cette rétribution en nature proposée par le maître

d’oeuvre du site aztèque avait été validée par les autorités du Chiapas. Mais pour une

raison mystérieuse qu’aucun détective n’avait réussi à élucider, la valise n’était jamais

parvenue à son destinataire.

Cinq ans plus tard, Ulysse Fourier, en charge d’une actualisation des collections du

musée des Amériques, avait retrouvé la trace écrite de l’expédition et exigé la ré-

ouverture d’une enquête. Eliot Messe, déjà responsable de l’enquête à l’époque, s’était

de nouveau lancé à corps perdu dans cette aventure, qui avait pourtant failli lui coûter la

vie lors de son premier séjour au Chiapas. Une piqûre au thorax du terrible mamba noir,

dont le venin puissant peut provoquer la mort, mais aussi de sévères troubles

neurologiques, caractérisés par des épisodes d’amnésie à répétition. Malgré ce handicap

et au fil de bien des péripéties, Eliot avait réussi à remonter la piste. Si près du but, notre

fin limier ne pouvait laisser Vera s’approprier son Graal, sans réagir.

Un nouveau miaulement signala l’arrivée imminente d’un troisième visiteur. Vera tressaillit,

empoigna la valise avec brusquerie et s’apprêta à bondir hors de la pièce, dès que la

porte aurait été ouverte. Le détective ne pouvait plus différer. Il devait agir. Tel un diable

surgi de sa boîte, il sortit du recoin poussiéreux où il s’était caché.

A l’instant où la femme prit conscience de sa présence, elle darda sur lui l’éclat de ses

immenses yeux vert émeraude, et Eliot Messe se sentit propulsé à des années lumière,

quelque part au coeur de la forêt dense de muscadiers et de bananiers qui entoure le site

de Machutahua, l’horrible serpent dressé au dessus de lui.

Quand il s’éveilla de nouveau, il ne put estimer combien de temps il était resté ainsi

allongé par terre, inconscient. Penché sur lui, le gardien des objets trouvés, celui là même

qui lui avait confié les clés de la salle, lui rappela gentiment que l’heure de la fermeture

approchait. Jetant un œil vers l’endroit où s’était auparavant trouvée la valise, Eliot

constata avec stupéfaction qu’elle y était toujours et se précipita pour l’ouvrir. Quelques

costumes froissés, s’apparentant au folklore mexicain, y étaient entassés. Rien d’autre !

La sortie du dédale, ce serait pour une autre fois….

Dédale …. Sylvie Jolivet

 

 

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