VOYAGE en CANTABRIE du 22 au 26 septembre 2025
Quelques géné
ralités sur cette province : 5300 km2 de superficie, soit 1 % de l’Espagne, sa population atteint les 600 000 habitant, soit 1 % du pays, les Cantabres ont des racines celtiques.
Cette bande de terre s’étend entre le golfe de Gascogne au nord et à la cordillère cantabrique au sud, elle fait partie de l’Espagne verte ou humide du fait de son climat océanique. Le territoire est double, formé d’une zone maritime, 300 km de côtes et d’une zone montagneuse d’où son appellation : la Montagne.
Cette région fait partie des territoires les plus riches du monde pour les sites du paléolithique avec 6000 grottes dont 10 appartiennent au patrimoine mondial de l’humanité, Altamira étant la plus connue.
C’est une des 17 communautés autonomes du pays, elle dispose d’un Gouvernement régional, d’un Parlement et d’un Tribunal.
Le voyage du groupe Verdié
Lundi 22 septembre.
Pour la 3ème fois cette année, après la Suisse, et le Limousin, 17 membres du club Rabelais se retrouvent à la gare routière pour un nouveau départ vers la Cantabrie. Un bus nous conduit jusqu’à Tarbes où nous rejoignons d’autres participants au voyage, le groupe ainsi formé se compose de 43 personnes, notre accompagnatrice Julie et Stéphane le chauffeur en plus. Le voyage commence alors sous un temps gris et pluvieux par intermittence. Nous prenons l’autoroute jusqu’à Santander et, tout au long du parcours, sur les bas-côtés, poussent des milliers d’herbes de la Pampa ramenées par des bateaux argentins lors de la guerre civile, il y en a partout à tel point qu’en France, sa plantation est interdite. Suances est notre destination finale, nous y arrivons à 19 h, l’hôtel Soraya, un 3 étoiles nous y attend. Il est situé en bordure de l’estuaire, près du port de cet ancien village de pêcheurs devenu aujourd’hui une station balnéaire importante grâce à ses plages de sable fin, aussi les touristes y sont-ils nombreux. Nous gagnons rapidement nos chambres confortables, avant le dîner et un repos bien mérité.
Mardi 23 Septembre
Ce matin, notre destination est la ville de Laredo, pour cela nous revenons sur nos pas, après Santander, nous atteignons Laredo qui a été longtemps, le port le plus important du littoral cantabrique, de nombreux souverains y ont embarqué ou débarqué. C’est le cas de carles Quint, roi d’Espagne et Empereur germanique, revenu à Laredo après son abdication en faveur de son fils Philippe II. Il restera quelques jours dans la ville pour se relettre de son long voyage avant de rejoindre avec sa suite de 150 personnes le monastère de Yuste près de Càcerès où, perclus de la goutte, il décèdera peu après. Nous verrons dans la vieille ville la maison qu’il a occupée à la suite de sa mère Jeanne La Folle et de sa grand-mère Isabelle La Catholique. Mais l’intérêt majeur de cette ville est lié à ses belles plages de sable fin, celle de Salve est longue de 4 km. Notre guide nous fait découvrir une petite plage rocheuse à laquelle on accède après avoir traversé un long tunnel, mais il pleut des trombes d’eau et nous regagnons en vitesse le bus tout en regardant les balcons décorés de drapeaux et de tapisseries, un reliquat des fêtes qui se sont déroulées, il y a peu de jours, en souvenir de Charles Quint.
Un court trajet en bus nous amène à Santona , la capitale des anchois, au milieu d’un parc naturel marécageux, refuge de nombreuses espèces d’oiseaux. Une fois le soleil revenu nous visitons une conserverie. Derrière des vitres des femmes équeutent les anchois à toute vitesse, sans lever la tête, car elles sont payées à la quantité de poissons décortiqués, un travail bien fastidieux.
galerie Laredo, Santona :
Dans ce village est né Juan de la Cosa, lequel a participé à l’expédition maritime de Christophe Colomb, mais son navire la Santa Maria a coulé avant d’arriver en Amérique. Toujours trempés, le bus nous ramène à Suances pour le repas, avant de repartir pour Comillas, résidence d’été des rois à la fin du XIXème siècle. Carmen notre guide nous fait admirer de loin un très grand palais néogothique perché en haut du village. C’était le plus grand et prestigieux séminaire du pays, ce qui explique le surnom donné à Comillas « la ville des archevêques ». Il est devenu depuis, une université pour les professeurs qui enseignent l’espagnol à l’étranger.
Le personnage le plus renommé de la ville est un « indien » c’est-à-dire un enfant du pays, qui, parti aux Amériques, y a fait fortune, puis est revenu chez lui. La création de la 1ère Compagnie transatlantique est son œuvre, ainsi que des chantiers navals. Au moment de la guerre hispano cubaine il a fourni au roi d’Espagne des navires et des équipages, pour cela, pour cela il obtiendra le titre de Marquis de Comillas. A son retour des Amériques, il vivra à Barcelone et passera ses étés dans ce village. Là il se fera construire un palais néo-gothique, le Palais Sobrellano, édifié par des architectes et artistes venus de Barcelone, adeptes du modernisme, l’art nouveau ibérique. Une grande chapelle privée est aussi édifiée qu’utilise toujours ses descendants, la famille Güell. Dans son palais cet « indien » d’origine modeste Antonio Lopez recevra à plusieurs reprises la famille royale. Pour cela il dotera la ville d’un réseau électrique, une première en Espagne. Mais le « bijou » de Comillas est une maison proche du palais, El Capricho », une des rares créations d’Antonio Gaudi alors âgé d’a peine 30 ans, en dehors de la Catalogne. Pour ce riche célibataire, un avocat qui a travaillé au côté du marquis, et qui n’a pu profiter qu’une semaine avant de mourir de sa maison. Gaudi va réaliser une maison originale associant à l’extérieur le rouge des briquettes et le vert des carreaux de céramique représentant des tournesols. L’intérieur est superbe, les plafonds à caissons, les planchers sont tous différents, faits de rares bois exotiques. Au grenier où sont logés les domestiques, la lumière est partout et on peut y admirer quelques éléments de mobilier, des chaises notamment dessinées par Gaudi. Cet édifice mélange les styles , dehors on peut voir une tour d’inspiration perse, les balcons sont fermés par des fers forgés. Les références à la nature (palmettes, oiseaux) et à la musique (clés de sol des balcons) sont nombreuses. Un jardin d’hiver est inclus dans la maison.
Une double curiosité pour ces 2 constructions : si le Palais du Marquis a failli être acheté par des Américains pour le transformer en hôtel, mais le gouvernement de Cantabrie l’a finalement acheté, « El Capricho » de Gaudi appartient à des Japonais !
Autre particularité de la ville : une 2ème église laquelle a remplacé la 1ère au XVIIème siècle, le maire ayant décidé de la construire avec les habitants après avoir été choqué par le refus du prêtre de laisser une retardataire occuper un banc au 1er rang.
La ville est dotée de 3 places occupées par des maisons avec miradors.
Après cette visite fort intéressante nous rentrons à Suances, sous un soleil un peu timide car, ce soir à l’hôtel une soirée dansante est organisée, elle n’attirera pas les foules, mais Simone, une participante au voyage s’y fera remarquer.
Galerie Comillas :
Mercredi 24 septembre.
Aujourd’hui la journée est consacrée à la montagne et, quelle chance, le soleil est revenu et brille de tous ses feux. Pour s’y rendre, nous quittons le littoral pour le sud de la province. Au passage nous traversons Torre de la Vega, la 2ème ville de la province après Santander, cette ville de 60 000 habitants possède le marché au bétail le plus important de la région, il est vrai que l’on voit partout des troupeaux de vaches, elles ont été la grande richesse du pays avant le tourisme. Carmen nous raconte que le mercredi, jour de marché, la vache vendue devais être traie une dernière fois par son ex propriétaire, parfois en pleurs. La race locale est la « Tudanca », une vache de couleur sombre, seule rescapée des 5 races du XIXème siècle, beaucoup ont été vendues lors des crises et au début du tourisme. On a assisté alors à des modifications de la répartition de la population, des campagnes vers le littoral, et des changements dans les métiers, les paysans sont devenus commerçants, hôteliers…
Nous revenons à notre destination de la matinée : les Pics d’Europe ainsi appelés par les matelots qui arrivaient des Amériques et apercevaient, enfin, le continent européen. La route du défilé le long de la rivière Deva est tortueuse, par endroits, des travaux d’élargissement ralentissent le trafic, mais Stéphane, notre chauffeur est un as de la conduite. Nous traversons un village pourvu d’une seule maison, puis de l’autre côté de la rivière, se trouve une station thermale qui, avec des eaux aux températures élevées, 49 à 62 degrés soigne les maladies de la peau et les rhumatismes. De gros oiseaux volent sur les cimes, vautours, aigles choucas… Dans la vallée se niche la petite ville de Potes avec sa tour imposante, ce point de rencontre de 4 vallées est très animé, tout près d là, nous nous arrêtons au Monastère Santo Toribio de Liébana pour le visiter. Le grand édifice, restauré, n’abrite plus que trois moines venus du Mexique, mais il conserve le plus important morceau de la Sainte Croix exposé dans un reliquaire de style gothique dans la chapelle.
Ce bois âgé de plus de 2000 ans, provient d’une variété de cyprès de Palestine, il serait arrivé au VIIème siècle au monastère, en même temps que le Saint, ce qui fait de ce lieu un centre de pèlerinage. L’édifice est pourvu d’une porte du patron qui ne s’ouvre que pour les jubilés (ce fut le cas l’an passé). Il suffit alors de la passer pour voir tous ses péchés effacés !
Un des moines de l’abbaye, Beatus a illustré au Moyen Age l’Apocalypse de Saint Jean avec de magnifiques enluminures. Même si l’original a disparu, il existe plusieurs copies de ce travail aux Etas Unis, en Allemagne.
Galerie Potes , monastère :
Après la visite, nous retournons à Potes où un repas typique nous attend. Il s’agit d’une soupe aux haricots blancs garnie de boudin au riz et de chorizo.
De vieilles maisons en pierres restaurées voisinent avec des boutiques pour touristes. Dans une des deux églises, on trouve un curieux tableau de la crucifixion du Christ : celui-ci est couvert d’une jupette blanche.
Nous reprenons le bus pour arriver au pied des Pics de d’Europe, une chaîne de 40 km de long sur 20 de large, avec des sommets à 2600 m d’altitude. Un téléphérique permet de monter au belvédère qui se trouve à 1900m, d’où la vue sur les sommets légèrement enneigés est magnifique sous le soleil. Le retour à l’hôtel sur la même route se fait sans encombre.
Galerie Pics d’Europe :
Jeudi 25 septembre
A nouveau un soleil radieux va nous accompagner toute la journée, d’abord à Santillana Del Mar puis à Santander.
Le vieux bourg de 4000 habitants est un véritable village-musée, toutes les constructions sont antérieures au XVIIIème siècle, aux rues pavées où l’accès des véhicules est interdit.
On peut y admirer son église romane avec son portail orné de sculptures dont celle de Sainte Julienne, son corps repose dans un sarcophage du XVème siècle, et dans la collégiale un grand retable lui est dédié. Le cloître possède des chapiteaux sculptés dont les décorations varient, avec des motifs végétaux ou des épisodes liés à la vie du Christ. Carmen nous fait remarquer un motif plus original : une femme qui tient un lys (symbole de pureté) un chien (symbole de fidélité) accompagne la scène tandis que les sabots du cheval écrasent un serpent (symbole de trahison). Plusieurs palais armoiries, construits en pierre possèdent des balcons en fer forgé dont la forme varie selon le statut des propriétaires, alors que les maisons du peuple n’ont que des balcons en bois. Cet ancien village rural possède toujours son abreuvoir où buvaient les vaches. Grâce à notre arrivée tôt le matin, le groupe n’est pas gêné par le flot des touristes qui envahissent peu à peu ce bourg, un des plus beaux d’Espagne, et si bien conservé même s’il n’est pas au bord de la mer, contrairement à son appellation.
Galerie Santillana del Mar :
Après la visite de cette cité médiévale, nous repartons pour Souances où nous sommes attendus pour une promenade en bateau dans l’estuaire, promenade conjuguée avec une dégustation de moules et de vin blanc, ce fut un moment très agréable sous un soleil radieux.
A 15 h c’est le départ pour Santander ville distante d’une quarantaine de km, au passage nous revoyons les grandes installations de « Solvay » cet important complexe chimique belge (soude, médicaments…) est installé là depuis le début du XXème siècle.
A Santander, ville de 170 000 habitants, le bus nous conduit à la presqu’île de Magdalena, un grand parc de 25 hectares, face à la mer cantabrique donné au roi Alphonse XIII par la ville. Un petit train permet d’en faire le tour et nous amène devant un palais tout blanc, mêlant le style français des châteaux de la Loire et des éléments architecturaux écossais (la reine Victoria était anglaise). Cet édifice est aussi offert au roi par la ville en 1912. Avec sa famille et la cour, il y passera une vingtaine d’années pendant les mois d’été. Aujourd’hui ce palais appartient au gouvernement de Cantabrie qui l’a racheté à Jean de Bourbon, grand père du roi actuel, pour la somme de 400 000 euros. De belles et grandes plages, la Primera Playa et la Secunda donnent sur la mer cantabrique comme celle du « Sardinero », rappel des anciennes activités de cette cité.
Au sud, une superbe baie avec d’autres plages, des hôtels luxueux, des maisons cossues, des banques importantes comme celle de « Santander », mais pas de témoignages architecturaux anciens, la ville ayant souffert d’une double catastrophe : celle de l’explosion d’n bateau qui transportait de la dynamite à la fin du XIXème siècle (plus de 500morts) et celle d’un incendie en 1941 en pleine ville. Le « Centre Botin », bâtiment récent, est une œuvre de Renzo Piano, financée par la banque Santander. C’est le grand centre culturel de cette ville parfaitement propre et dotée d’impressionnantes réalisations techniques, comme ce grand cercle au sol qui tourne et qui permet aux lourds véhicules du marché de faire demi-tour sans peine. C’est dans ce port que se développa le commerce entre l’Espagne et l’Amérique latine.
De retour à l’Hôtel, cette fois-ci, pas de promenade le long de l’estuaire de Suances, car demain, le réveil est prévu à 6 h 45 pour le retour en France.
Galerie Santander, Suances :
Vendredi 26 septembre
A 8 h du matin, tout le monde est prêt à prendre le chemin du retour, en suivant l’autoroute jusqu’à Tarbes. Malgré quelques petites zones de brouillard, nous franchissons la frontière à 11 h 45. Julie, qui la veille nous a demandé notre chanson préférée et un mot à notre convenance, agrémente le trajet en nous faisant écouter les 43 chansons choisies par le groupe et qu’elle a enregistrées. Elle nous lit ensuite un long texte qui utilise tous les mots donnés, d’abord étonnés par le travail accompli, nous comprenons ensuite qu’il s’agit d’un texte fait par IA, il y a de quoi être épaté ! Notre énorme bus de 19 tonnes s’arrête le temps de déjeuner, à l’aire des Pyrénées. Nous voici à 15 h à Tarbes où nous attend un car plus petit qui va nous ramener à Auch, où nous serons à 16 h ¼.
Le groupe est ravi de ce court voyage à la découverte de la Cantabrie, nous nous quittons en ayant une pensée pour nos compagnons de bus qui continuent leur chemin jusqu’à Rodez, et même Clermont Ferrand.
G F
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