Sortie montagne cabane de Saunères 6 octobre 2025

Randonnée vers la cabane de Saunères

Nous sommes treize  (chiffre associé à l’inconnu et au mystère,  annonçant une rupture , de quoi ? nous le saurons plus tard dans la journée…)) à nous retrouver ce lundi matin sur le parking belvédère dArtigue, l’une des communes les plus élevées du Luchonnais (1230 m).

Un panorama splendide  s’offre déjà à nous : en bas la vallée de Bagnères de Luchon et au fond toute une chaîne de sommets : Aneto (3404 m),  la Maladetta avec son glacier, le Venasque et  le Sauvegarde et devant la station de Superbagnères, puis les névés du Maupas, le Perdiguère, la station des Agudes et le Peyresourde, enfin plus à l’ouest l’Arbizon.

Le soleil a fini de percer la brume matinale  quand nous commençons notre ascension en empruntant le GR10. Christian et Bernard ont prévu un trajet en boucle, avec un  dénivelé  d’environ 500 m, dont  la pente progressive nous laisse le loisir d’apprécier la beauté des différents étages de végétation, le sentier initialement bordé de noisetiers et de frênes,  puis de hêtres et de sapins, laissant progressivement  place à un paysage de prairies à découvert . A mesure que nous grimpons, leur herbe verte (que broutent  encore quelques vaches – bretonnes ! – dans un pré clos), s’assèche et jaunit, progressivement remplacée par des myrtilliers et de la bruyère, asséchée elle aussi par la trop longue canicule estivale. La fleur mauve des nombreux  colchiques éclaire avec bonheur  la tonalité d’arrière saison de la végétation. Les poètes du groupe s’en donnent à coeur joie, les photographes photographient à tout rompre, tandis que de son œil de botaniste curieux et attentif, Pascal repère un dernier et minuscule bourdon pollinisant dans une fleur.

Pique-nique devant la cabane de Saunères (1671 m), assis devant un écran TV géant bien supérieur à ce qu’a produit Hollywood. Quelques-uns grimpent jusqu’à un petit col un peu plus haut pour apercevoir d’autres sommets, dont le Pic du Midi bien reconnaissable au loin avec son antenne.

Nous reprenons tous ensuite le sentier qui nous amène d’abord à la Fontaine de Saunères, aménagée en abreuvoir pour le bétail  pendant l’estive. Nous entamons ensuite notre redescente par un sentier qui serpente à flanc de montagne avec un dévers important. Nous avons appris entre temps par internet  la démission de notre éphémère premier ministre. Cette information déjà saugrenue en elle-même nous semble encore plus irréelle de là où nous nous trouvons. Tout en marchant, quelques personnes  du groupe improvisent  un nouveau ministère en attribuant dans la plus grande fantaisie des postes aux différents randonneurs. Après avoir atteint une forêt de pins, nous nous arrêtons un instant  pour boire une dernière gorgée d’eau avant de continuer notre descente vers le village en suivant un large sentier caillouteux.

Nous avons parcouru en tout  8 kilomètres, dont 4 en montée et 4 en descente. Cette jolie randonnée nous a tous mis en jambes. A l’unanimité,  nous reconduisons cette année les différents membres de notre Ministère de la randonnée !

Sylvie

5° degrés au départ d’Auch : frisquet, brumeux.

 5° degrés  au village d’Artigue deux heures plus tard : grand soleil.

Certains sont emmitouflés ne sachant s’il s’agit d’une journée d’été finissant ou d’automne annonçant les premiers frimas. Christian et son copain de rando de bien plus de trente ans nous attendent au village, balcon suspendu au- dessus de la belle vallée de Luchon.

Des charpentiers profitent de l’été indien pour terminer la réfection d’un toit pentu. Sont-ils artistes ou funambules ?

Montée régulière propice aux conversations :

─ Au fait, Bayonne -Toulouse, ça a donné quoi ?

─ 40 à 26 pour les Basques !

─ Non, j’y crois pas !

─ Une pêche d’enfer dans le dernier quart d’heure : trois essais d’affilée !

Nous nous élevons, traversons une forêt avant que le paysage ne gagne en majesté. Les pics espagnols aux glaciers miroitants se dessinent. La montée fait ressurgir des souvenirs de poèmes appris, oubliés ou bien …gardés en mémoire :

Rappelez-vous l’objet que nous vîmes, mon âme,
Ce beau matin d’été si doux:

Jusque-là rien à dire . Mais Sylvie poursuit :

Au détour d’un sentier une charogne infâme
Sur un lit semé de cailloux,

Le ventre en l’air, comme une femme lubrique,
Brûlante et suant les poisons,

Voici qu’elle accélère le pas, prise par quelque frénésie

Ouvrait d’une façon nonchalante et cynique
Son ventre plein d’exhalaisons.

Le soleil rayonnait sur cette pourriture,
Comme afin de la cuire à point,

Silence dans la file indienne. Désormais en tête, Sylvie s’adresse à ses ouailles :

Oui! telle vous serez, ô la reine des grâces,
Après les derniers sacrements,
Quand vous irez, sous l’herbe et les floraisons grasses,
Moisir parmi les ossements.

Le pique-nique nous chauffe et nous réchauffe . Merci Christian pour le petit vin espagnol. Merci Josette pour la gourmandise aux noix .

La descente est d’autant plus belle qu’elle se fait en bordure d’arbres aux tons d’automne. Régal des yeux !

Au parking , Maryse sort de sa glacière un jus de raisin frais qui nous revigore.Merci.

Malgré la beauté du paysage, cette montée sera à jamais associée au poème de Baudelaire

La Charogne.

M.C.R.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.