Marche à la journée à MONCASSIN

Classé dans : autres | 0

  Sous un ciel menaçant gris acier, ce jeudi 15 mai, nous partons confiants malgré les prévisions météorologiques annonçant « une tendance orageuse »… La fiabilité de la météo !…

Bien sûr, quelques progrès depuis l’époque lointaine restée gravée dans la mémoire collective des français où Albert Simon, de sa voix chevrotante, présentait le bulletin météo sur Europe 1… Son principal instrument scientifique? Une grenouille installée dans un bocal meublé d’une petite échelle: le batracien restait au fond du bocal en coassant, le temps était pluvieux, plus il grimpait haut, plus il ferait beau… Ce baromètre vivant prévoyait le temps du lendemain aussi bien que les ordinateurs fort coûteux d’aujourd’hui. Enfin, presque aussi bien…

                                                         Bref, ignorant  sur quel barreau de l’ échelle aurait été perchée la fidèle collaboratrice de Monsieur Simon en cette fraîche matinée du 15 mai,  nous partons à Moncassin, coquet petit village dans le pays d’Astarac installé au pied d’une motte castrale, une des plus remarquables de la Gascogne. Le chemin de Béon commence au centre du village au pied de l’église Sainte Catherine, construite au XII° siècle, restaurée  au milieu du XIX° siècle. Depuis 1889, le clocher abrite deux cloches fondues par un fondeur gersois originaire de Ramouzens, Monsieur Escoubet. Autrefois lieu de pèlerinage local des futures mères venant demander protection à Sainte Madeleine,  l’église était aussi le lieu, tous les 6 août, du départ d’une procession précédée de la statue du Saint Sauveur connu pour guérir les enfants malades.

L’itinéraire passe devant l’école primaire fermée depuis 1976 et continue, entre talus fleuris d ‘orchidées et genêts jusqu’au château de Lapalu, domaine des seigneurs d’Astarac, par le passé, l’un des deux centres d’attractions et de réunions mondaines de la région. L’allée s’ouvre sur la façade d’un long bâtiment rectangulaire à trois niveaux qui adopte le style sobre des maisons nobles de l’Astarac de l’Epoque Moderne. Au dessus de la porte d’entrée principale, une pierre porte les armes du château. A l’est s’étendent les communs, garages à carrosses et écuries avec chambres de domestiques à l’étage, granges et hangars. Un cadran solaire orne la façade. A l’ouest, une tour médiévale essaie de résister à l’assaut du temps…                                                                          Le 8 juin 1944, ce lieu fut le théâtre d’un combat entre des combattants du Corps Franc Pommiès et les soldats allemands, affrontement historique connu sous l’appellation « l’accrochage de Moncassin ».

Le long des routes, plusieurs maisons anciennes construites selon le style du pays au XIX° siècle témoignent d’un riche passé. Au détour d’un chemin, un immense peuplier somptueusement  paré de boules de gui élance sa majestueuse silhouette vers le ciel.

La montée si redoutée s’impose devant nous. « Attention »! prévient Maryse. « Ici c’est toujours boueux »… Bourbeux et très glissant… Mais nous sommes des randonneurs émérites. Pas de souci majeur dans ce chemin de terre se faufilant sous une épaisse frondaison où seuls quelques courageux mollusques gastéropodes  (et nous…) osent affronter les accotements ravinés par les récentes pluies…

Du sentier de terre au sentier sauvage. Les  » éclaireurs » nous fraient un passage entre graminées et hampes d’oseille crépue… Gare aux tiques! Ces redoutables acariens en quête d’un hôte accueillant susceptible de les alimenter gracieusement de son sang! Et voilà la main de notre Jean-Paul transformée en véritable « pouponnière » à tiques…

                                                                  Bernard aurait-il décidé de tester notre endurance aujourd’hui ? Ne nous propose-t-il pas un défi digne des redoutables exploits de Koh-Lanta?  Traverser un fourré que seul un renard affamé à la recherche de nourriture aurait sauté et emprunter un pont instable, tout vermoulu, enjambant un ruisseau. De surcroît, Monsieur  » Denis Brogniart  Bis », ne nous impose-t-il pas de garder le sourire lors de cette périlleuse traversée! Mais les  » aventuriers » franchiront héroïquement cette épreuve. Celle-ci… Un autre obstacle sera surmonté moins brillamment. N’est-ce-pas Marie-Christine?

Au creux d’un vallon nous découvrons le lac de Moncassin, un miroir à l’eau émeraude. De collines en collines, entre champs de maïs naissants et prés enherbés, nous voilà de retour à Moncassin. 9 kilomètres 500, 367 mètres de dénivelé. Une belle performance non! Insuffisant! Après le pique-nique, l’ascension de la motte castrale nous attend… Seuls quelques mètres à franchir pour bénéficier d’un joli point de vue sur le paysage de la petite Baïse.

Avant de rentrer sur Auch, Anne nous propose de passer à la fromagerie de Monfort à Clermont Pouyguillès. Des gourmets se laisseront tenter par bûches, tomes et camenberts de chèvre.

Encore une de tes belles ballades gersoises Bernard.

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.