Le Donezan visité par les randonneurs à titre individuel du 5 au 8 septembre 2021

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Découverte ariégeoise

Je connais un petit pays bien caché

dans un coin des Pyrénées,

Un pays difficile à trouver,

Une seule route pour y aller,

Une seule piste pour entrer dans son cœur ;

Un pays que l’on découvre pas à pas,

Caillou après caillou,

et quelques gouttes de sueur.

 

Un pays vert couvert de forêts

de hêtres et  de pins à crochets ;

Un pays qui s’enflamme à l’automne

Et sous un petit air québécois,

Il garde son caractère ariégeois.

 

C’est un îlot de verdure

Perdu dans la grande Nature,

Loin des sentiers battus,

C’est un pays où l’eau serpente

Dans les hautes pelouses,

Bouillonne dans les torrents d’Artigues et de Quérigut,

Tandis que La Bruyante

Poursuit sa descente toute cascadante.

 

C’est un pays qui recèle les plus beaux étangs de l’Ariège :

Blotti au pied du Roc Blanc,

Le Laurenti, comme un diamant

Serti de granit et de pins,

Scintille aux premiers feux de l’aurore ;

Les étangs de Rabassoles,

Trois miroirs qui reflètent les couleurs du temps.

 

C’est un pays partagé

Entre l’ombre et la lumière,

Le silence et la solitude,

L’envie de partir, l’envie de rester.

Mais dans chaque village accroché à la montagne

Les femmes et les hommes ont résisté,

(En Ariège, on ne renonce pas !)

Ils ont choisi de vivre au Pays.

Ce «  pays » que je découvre à 80 ans

S’appelle Le Donezan 

MN

 

 

 

Le Donezan au jour le jour :

                                                              Partons pour le Québec,…le Petit Québec ariégeois sans crainte. La météo annonce un temps ensoleillé.

Trajet sans difficulté particulière, excepté la longue et lente montée au col de Pailhères…

Un petit grignotage s’imposait avant d’entamer notre « balade apéritive ». Au bord de cette vaste étendue, dissimulés derrière des arbres morts, de magnifiques chevaux à la robe alezane semblent nous narguer… Douteraient-ils de nos aptitudes physiques en nous voyant nous engager dans cet âpre sentier ? Notre groupe se divise. Par un joli chemin, entre pins et rhododendrons, certains se dirigent vers le col de la Coumeille de l’Ours. D’autres affrontent la montée au Pic du Tarbesou : imposants, ses 2364 mètres se dressent dans l’immensité d’un ciel infiniment bleu. Dans une sente tortueuse,  des courageux  se hissent , certains très lentement, vers le sommet. Des cairns jalonnent régulièrement la montée…. Mais quand attendrons-nous le dernier, celui  érigé à l’arrivée ?  Enfin, nous y voilà ! Au sommet, une vue à 360° sur les hauts sommets ariégeois et les étangs de Rabassoles s’offre à nous…. Inoubliable...Un sentier nous invite à rejoindre  le groupe au col de la Coumeille pour la pause pique-nique. Comment rêver salle à manger plus accueillante que celle offerte dans ce cadre à 2176 mètres dans la douceur d’une l’herbe verdoyante ?

Le ciel radieux de ce dimanche invitait à profiter de la beauté fabuleuse de ce panorama, mais nous devons emprunter le trajet du retour entre pins et marécages.  Par endroits, les myrtilliers  ont revêtu  leurs parures d’automne et teintent les versants de couleurs chatoyantes….Conducteurs, profitez de cet admirable tableau …Dans quelques heures votre regard sera captivé par la sinuosité de la route….Les lacets dans la descente du Col de Pailhères vous attendent ! Nombreux ! Serrés ! Mais courage ! Bientôt vous lirez le panneau « Quérigut »… Votre libération approchera ! …..Le soulagement de vos passagers aussi !….

Au pied du col, Mijanes, joli petit village fleuri étale ses maisons aux façades lumineuses toutes tournées vers le soleil .

   Nous voici déjà dans le village de Quérigut, chef lieu du Donezan où nous établissons notre camp de base .  Nos gîtes ? Les chalets du « Récantou  » coquettement alignés en arc de cercle le long d’une pelouse agrémentée de bacs fleuris.

Notre installation ? Gaie, animée, parfois claironnante ! Des « djeuns » implantant leur bivouac…Un retour au passé…lointain…où, en colonie de vacances, nous nous lancions dans l’aménagement des dortoirs….

Un petit apéritif n’était pas superflu pour nous requinquer après une telle journée. Il deviendra d’ailleurs traditionnel et indispensable les soirs suivants en attendant les repas concoctés avec soin  et livrés par l’épicière du village ….Une organisation sans faille, grande classe, grand confort même à 1260 mètres dans un village ariégeois isolé.

Une nuit de repos, un petit déjeuner calorique, nous voilà prêts pour la randonnée vers l’étang du Laurenti, un des plus beau lac de montagne de l’Ariège.,Tracée dans une haute futaie de noisetiers et de bouleaux, la longue route forestière aux innombrables nids de poule et sillonnée de redoutables passages canadiens nous amène au départ de notre circuit. Une nouvelle fois, les conducteurs ont prouvé leur dextérité en terrain peu carrossable…

Nous avançons dans  un large chemin empierré  bordé de sapins. Lentement mais sûrement, nous progressons entre pâturages, rochers et éboulis jusqu’aux cabanes de Counc. Le ruisseau du Laurenti anime le paysage de son doux clapotis. Dommage, les rhododendrons sont fanés…Nous reviendrons à la floraison. Revenir ? Peut-être….malgré la difficulté, c’est tellement beau. Soudain, entre les branches d’un vieux sapin somptueusement paré de lichens effilochés, blotti au pied du Roc Blanc, le lac apparaît dans son écrin de verdure. Du  haut de ses 2542 mètres, le seigneur du Donezan pourrait-il imaginer meilleur miroir que cette eau claire et scintillante aux couleurs azur.

Nous nous prélassons dans ce royaume de silence et de lumière ; pique-nique puis sieste pour les uns, tour du lac pour d’autres. Toujours difficile de s’arracher à ces paysages. A regret, nous rebroussons chemin . Dire que nous étions « à plat » en arrivant aux voitures serait peut-être exagéré….Mais, malheureusement, l’expression s’appliquait parfaitement à un pneu de la voiture de Jean…. Tous ces Messieurs se sont improvisés « garagistes »….et la panne fut rapidement réparée….

La feuille de route proposait « temps libre pour la visite du village »…Suggestion peu suivie, …plusieurs  préférant « économiser » leurs muscles pour le lendemain. Destination les étangs de Rabassoles. Allez chauffeurs, un dernier effort aujourd’hui pour  raccourcir l’itinéraire. Emmenez-nous au parking de la Restanque ! Prenez la piste ! Promis, ce sera la dernière ! Splendide rando ! La route forestière du Bosc Nègre s’enfonce dans la profonde forêt des Ares. La lumière ne tombe à travers les branchages qu’en nuances fragiles. Prairies, bouleaux et pins à crochets longent les rives de la rivière , la Bruyante…..Malgré son nom,, le déferlement de ses eaux n’arrivait pas à couvrir les voix des randonneurs,… surtout des randonneuses….sauf lors des passages  très escarpés où l’attention et le souffle étaient mobilisés par le danger et l’effort….Plus le loisir de commenter  la dernière recette de Top Chef…..Halte au Plat d’Artounant. Les montagnes semblent s’écarter laissant la Bruyante serpenter librement à travers les pâturages. Plus que 121 mètres de dénivelé à franchir et nous arrivons à l’étang de Rabassoles où nous « abandonnons » Monique et Marcelle devant un univers somptueux de beauté.

    Plus haut, à 1970 mètres, l’étang bleu nous attend. Toujours le même enchantement.  Pins et bouleaux s’accrochent aux versants, bruyères et rhododendrons tapissent le sol. Le temps orageux nous incite à redescendre prudemment .Pour nous, montagnards aguerris, la technique complexe  du « planté de bâton »  est devenue une science précise…..évitant chutes et folles glissades…Point d’accident donc, lors de ce retour malgré les irrégularités du terrain.

La fin du séjour approche….Demain, nous ferons une halte au château d’Usson. Juchée sur un éperon rocheux, la forteresse émerge des hautes frondaisons au dessus de la Bruyante. Ancien refuge des parfaits cathares, le château a servi de carrière tout au long du XIX iéme. Aujourd’hui consolidé, il abrite dans son enceinte la Maison du Patrimoine.

Dernière étape avant de rejoindre Auch par les gorges de l’Aude, Quillan. Ultime verre de l’amitié pris au restaurant de la gare,, ultime verre levé en remerciant Marcelle et Monique pour leur dévouement et leur minutie  dans la préparation de nos escapades.

CH D

.

Le « ressenti » d’un randonneur enthousiaste.

« Les mots qu’on utilise sont la prison que l’on construit »

nous a dit le randonneur du Laurenti

Nos mots à nous ont dit la beauté des paysages, la saveur

du rosé, du lapin en sauce et des desserts maison, mais aussi

la rudesse du sentier, l’abrupt des pentes et la difficulté

de gravir ces « putains » de rochers !!

Nos mots à nous ont aussi dit le plaisir des apéros, la chaleur

et la sincérité de l’amitié et les éclats de rire

Nos mots à nous disent vivement les Aldudes et remercient

chaleureusement Marcelle et Monique de construire

de si belles « prisons »

CH.P

Et pour le plaisir des yeux :

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